Les élections approchent à grands pas. Pas besoin d’attendre le début officiel de la campagne électorale pour s’en rendre compte. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le machiavélisme et l’hypocrisie à l’œuvre au sein du gouvernement DP-LSAP-déi Greng, pour qui la fin – à savoir le maintien du pouvoir – justifie tous les moyens, souvent aux dépens de la bonne maturation des politiques ou d’une soutenabilité en faveur des générations futures. Le CSJ remet en question cette subordination de l’intérêt public par le gouvernement actuel, l’amalgame incessant entre fonction de ministre et de candidat aux élections ainsi que le caractère opportuniste de certaines mesures politiques, du fait de leur annonce souvent hâtive et précipitée, de leur proximité suspecte avec les élections législatives, et de la manière dont elles sont communiquées.
Nous constatons qu’une véritable politique de l’arrosoir a ainsi été mise en œuvre à un moment étonnamment proche du 14 octobre : réforme fiscale dont les effets doivent encore se faire sentir, réduction du stage de la fonction publique de 3 à 2 ans, levée du traitement différencié des fonctionnaires-stagiaires, augmentation des salaires et de l’allocation-repas dans la fonction publique, gratuité des transports pour les jeunes âgés de moins de 20 ans, manuels scolaires gratuits, détecteurs de fumées gratuits annoncés via une campagne toutes-boîtes. Sans compter le grand vide quant au caractère soutenable de nombreuses promesses électorales : promesse socialiste d’augmenter le salaire minimum, promesse libérale du Congé parental plus, … Sans oublier également la rapidité dans la prise de position en faveur de la légalisation du cannabis donnant suite au succès de la pétition 1031, un sujet pour lequel une analyse approfondie des coûts-bénéfices pour la société devrait pourtant primer sur toute conclusion hâtive.
Point de vue communication, les ministres ne cessent de se mettre en scène.
Le CSJ s’étonne de l’annonce trumpienne faite par le ministre Etienne Schneider consistant à déclencher l’indexation des salaires (dont les socialistes s’attribuent les mérites, alors qu’il s’agit d’un simple automatisme…), faisant fi des canaux de communication officiels. L’indexation aurait été déclenchée depuis bien longtemps si l’on tenait également compte de l’inflation récente de conférences de presse et réunions d’information aux quatre coins du pays permettant aux ministres de se lancer des fleurs aux frais de l’Etat.
Même constatation du côté des spots publicitaires relatifs à la nouvelle législation sur la protection des animaux diffusés à un moment pour le moins opportun, ou encore la présence du ministre Etgen dans la brochure « Gudd » et de la secrétaire d’Etat Francine Closener dans la brochure touristique „Nei a spannend bei Iech ëm den Eck“. Abus du distributeur officiel par le ministre Claude Meisch afin d’inviter la population à la présentation de son livre. Mais le comble reste bel et bien l’organisation d’une consultation citoyenne qui permettra à Xavier Bettel de se profiler aux côtés d’Emmanuel Macron près d’un mois avant les élections législatives! En résumé, il s’agit d’une campagne électorale financée par l’argent du contribuable pour les ministres et les partis politiques au pouvoir.
La ferveur avec laquelle le gouvernement se met en scène, le tuyau d’arrosage à la main, semble révéler sa véritable intention : celle de rester au pouvoir, coûte que coûte. Machiavel approuve. Mais les citoyens ne sont pas dupes. Ils auront le dernier mot – au plus tard – le 14 octobre.