Skip to content

Aus der Press: Meng Aarbecht. Meng Zukunft.

Luxembourg: Le chômage des jeunes en débat

image

Est-ce qu’il est plus difficile pour un jeune de s’insérer sur le marché du travail que pour une personne de plus de 45 ans venant de perdre son emploi? Je n’en suis pas sûr. Mais il est certain que le chômage des jeunes met toute la société face à un énorme défi», indiquait, vendredi soir, Nicolas Schmit, le ministre du Travail, à l’occasion d’une table ronde organisée par la CSJ (l’organisation jeune du CSV).

En effet, un jeune confronté au chômage dès les premières années de sa vie d’adulte prend un mauvais départ. Sans parler du message que lui envoie la société. D’autant plus quand la période de chômage s’éternise. Les études l’attestent : «Ça laisse des séquelles qui, très souvent, perdurent ensuite tout au long de leur carrière», poursuit le ministre, citant notamment une étude britannique qui démontre que ces jeunes gagnent par la suite, en moyenne, moins que leurs pairs.

En mai 2012, le chômage chez les moins de 25 ans a atteint 12,5 % au Luxembourg (17 % selon Eurostat qui calcule selon d’autres critères). C’est un demi-point de pourcentage de plus que l’année précédente. Et c’est presque le double du taux global de chômage. «Il y a une inadéquation entre l’offre et la demande», constate Pierre Bley, le directeur de l’UEL.

Et c’est là en effet le grand paradoxe du marché du travail luxembourgeois. Alors que le nombre d’emplois (créés) continuent de croître, de plus en plus de jeunes résidents ne trouvent pas leur place sur le marché du travail, ne disposant pas du ou des profils recherchés par les entreprises.

Le monde du travail a évolué

«Le problème principal, c’est la formation», lance Serge Wilmes, député CSV et président du CSJ. Le nœud du problème se trouverait-il dans l’enseignement? Pas si sûr, estime le ministre du Travail, qui fait remarquer que si 50 % des jeunes chômeurs sont bien luxembourgeois, les autres 50 % sont de nationalité étrangère et «une grande partie d’entre eux n’ont pas fait leur scolarité au Luxembourg». Avant d’indiquer que «l’intégration, la cohésion sociale passent largement par le travail». Dans ce sens, le chômage constituerait «un poison» pour toute la société.

Pierre Bley rappelle que le monde du travail a évolué. Les procédés industriels se sont sophistiqués et le secteur tertiaire a pris davantage d’ampleur. La conséquence : «Avant, on pouvait faire son chemin en s’appuyant juste sur ses muscles. Aujourd’hui, on ne peut plus faire toute une série d’activités avec un faible niveau de qualification.»

Faible niveau de qualification et saturation de certaines filières : telles seraient les causes de l’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Ainsi, par exemple, les secteurs de l’horeca et de l’artisanat seraient en grande partie boycottés par les résidents au profit évidemment des frontaliers. Marc Spautz, chef de file des députés CSV au Parlement, plaide dans ce contexte pour «un changement de mentalités». Trop nombreux seraient les Luxembourgeois refusant de se salir les mains ou d’accepter un CDD.

Nicolas Schmit révèle également qu’au niveau des offres faites par l’Adem, seul un tiers des jeunes les acceptent. «On doit devenir plus directif», explique-t-il, estimant que les chômeurs doivent apporter une contrepartie à la prise en charge (financière) dont ils jouissent quand ils sont inscrits au chômage. C’est d’ailleurs là l’un des objectifs poursuivis par la réforme de l’Adem, qui vise justement à mieux assurer le suivi des chômeurs.

Une table ronde incomplète

Si l’on peut saluer l’initiative des jeunes chrétiens-sociaux d’avoir organisé une table ronde portant sur le chômage des jeunes, on peut toutefois regretter qu’ils n’aient pas pris le soin d’inviter un représentant syndical, ne serait-ce que du LCGB.

À moins que la CSJ ait estimé que Marc Spautz (ancien dirigeant du LCGB) représente en quelque sorte également le pôle syndical… Tout comme ce serait le cas du ministre du Travail, Nicolas Schmit, ce dernier étant issu des rangs du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP)? En tout cas, le patronat était, lui, bien représenté.

Source: www.lequotidien.lu